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3 mars 2008 1 03 /03 /mars /2008 10:12

Vendredi, j'ai revu la psychologue. Parler, discuter, essayer de comprendre, accepter sont les verbes qui résument au mieux notre entrevue. Lorsque je me rends à l'hôpital, et donc au service mère-enfant, le plus difficile pour moi est d'entendre les pleurs des bébés. Et oui! L'hôpital a eu l'idée de mettre le bureau de la psychologue à l'entrée de la maternité...

Depuis deux soirs, les larmes coulent à nouveau. Ma vie ressemble à de vraies montagnes russes. Un instant vous êtes en haut puis quelques secondes après, vous êtes en bas. Vendredi, j'étais en haut. Aujourd'hui, je suis ni en haut, ni en bas.
Aujourd'hui, c'est la journée "questionnement". Est-ce le fait d'avoir pris une décision avec mon mari? Depuis que nous avons pris cette décision, des souvenirs, des émotions, ou encore des sensations de ma grossesse remontent à la surface. Parfois, je me dis que seule une nouvelle grossesse m'aiderait à faire une toute petite partie du deuil de Maël. Il me manque tellement. On débute un nouveau mois sans lui...
Mais, envisager une nouvelle grossesse ... comment la vivre? Plus jamais je n'aurais de joie face à une échographie, une visite, car maintenant je connais les limites de la médecine. Et d'un autre côté, qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver de pire pendant cette grossesse? Je ne vois pas. La probabilité que cet événement se reproduise est d'1 cas sur 1 million.

Que vont dire les gens? Je sais que je ne dois pas me préoccuper de leurs avis. Je dois penser à nos envies. Mais c'est difficile.
Mon esprit est ambivalent en ce moment, d'un côté, je me dis que c'est complètement irréalisable et d'un autre côté, c'est comme si inconsciemment, je sais que c'est possible et réalisable et que tout se passera bien. Mon instinct ne m'a jamais trahi. Il faut juste que je fasse le grand saut.

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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 23:23

Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'écrire, tout se résume en cette phrase:

" Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile,
c'est doux la nuit de regarder le ciel,
toutes les étoiles sont fleuries."

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27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 11:49

Parfois, je me demande si un jour, je connaîtrais la joie d'avoir un enfant, une famille. Revoir les femmes qui étaient enceintes en même temps que moi, me renvoient à mon propre échec: ne pas avoir pris soin de Maël.

Détester. Je déteste, je hais les gens qui me demandent d'aller mieux. Je m'en fous de ressembler à une déprimée. Pourquoi? En quoi cela les dérange-t-il que j'aille mal? J'en ai marre de cette société où l'on nous demande de toujours être bien.

Et puis, j'en ai marre de tout, de tout le monde. Chacun y va de commentaires. j'ai l'impression d'être "la personne qui a perdue son enfant". Voilà mon étiquette dans la société.....

J'EN AI MARRE DE TOUT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 14:29

Trop de questions en suspens.
Trop d'interrogations auxquelles je ne trouve pas de réponse.

Maël me manque trop. Nous vivons tous les trois, Maël est avec nous à tous les instants de nos journées. On ne vit plus de la même façon depuis qu'il nous a quitté. Tant de choses nous paraît dérisoire. Nous prenons la vie comme elle vient. Je me suis rendu compte que des petites choses qui m'agaçaient auparavant, me semblent si insignifiante maintenant.
Par exemple, hier, je voulais faire un gâteau. Je donne à l'oral la liste des ingrédients à mon mari puis nous partons à pied en course. En revenant, je me rends compte que nous avons oublié les oeufs. Il était midi, donc le supermarché était fermé. Auparavant, j'aurai râlé, rouspété, etc. Hier, nous en avons ri. Que faire d'autre?
Samedi, à 11h, nous avons décidé de nous rendre à Orléans faire les magasins ... comme ça. Nous sommes à 1h15 de cette ville par autoroute. Nous sommes partis à midi puis revenus dans la soirée. 
Vivre en profitant des instants offerts par la vie.

Vendredi, nous avons revu la gynécologue. Nous avions rendez-vous à 16 heures. Ma gynéco avait un peu de retard, du coup, j'ai fait une très jolie crise d'angoisse la salle d'attente. Zhom a réussi à me calmer car en plus je voulais partir.
La gynéco m'a demandé comment j'allais, et j'ai fondu en larmes. Elle nous a demandé si je voulais changé de gynécologue car elle comprendrait. Nous lui avons dit que nous préférions qu'elle continue de me suivre car elle me connaissait.

Ensuite, elle nous a indiqué qu'elle avait repris ton mon dossier avec le Docteur C., elle a du voir mon étonnement car c'est le chef des gynécologues de la maternité. Elle nous a dit qu'elle préférait avoir également l'avis d'un confrère et voir si elle serait passé à côté de quelque chose pendant ma grossesse.
Bilan:
- au cours de ma grossesse: aucun signe
- Maël était un bébé parfait , ni le cordon, ni le placenta (j'avais eu 3 hématomes en début de grossesse) ne sont en cause.

En ce qui me concerne:
- après mes dernières prises de sang, je n'avais attrapé aucune bactérie, rien (ni le CMV, ni la toxo ...)
- je dois faire un long bilan sanguin dans un mois pour vérifier ma coagulation du sang et si je ne fabrique pas des anticorps.
- tout s'est remis en place correctement et j'ai retrouvé mon poids d'avant grossesse.
- elle m'a félicité pour la psychologue et le fait de ne pas prendre d'antidépresseur, même si c'est plus dure.

Le futur:
Nous pouvons recommencer quand nous le souhaitons. Elle et le docteur C. nous conseillent de ne pas (trop) attendre. Nous lui avons dit que nous préférons attendre les résultats de la prise de sang. Tous deux n'ont jamais vu deux fois la même expérience se reproduire car c'est notre hantise. Nous en sommes venus au suivi de cette prochaine grossesse (qui nous inquiète aussi). Ce sera une grossesse médicalisée et c'est ça qui m'inquiète.
-dans tous les cas, je serai sous aspirine pour favoriser la coagulation du sang et plus si nécessaire
-jusqu'au 3e mois, suivi d'une grossesse normale
-au 4e mois: amiocinthèse avec hospitalisation de 2 jours
-au 5e mois (2e écho): arrêt de travail et
* doppler avec enregistrement toutes les semaines: 1 fois à domicile avec sage-femme + 1 fois à l'hôpital dans le service du docteur C.
* échographie toutes les 2 semaines
* prise de sang toutes les 2 semaines
- lorsque j'arriverai à 36 SG (date de l'accouchement de Maël), je serai hospitalisée, puis déclenchement au début du 9e mois
- pendant toute la grossesse suivie par les sages-femmes de l'hôpital + la psychologue.

Tout ce côté médical me fait peur. Elle m'a dit que j'avais marqué tout le service et qu'ils feront le nécessaire pour que tout se passe à merveille.

Maintenant:
Les spécialistes souhaitent m'arrêter après mon congé maternité, ni la psy, ni elle, ni le docteur C., ni la sage-femme pensent que ce soit bon que je reprenne le travail. Ils veulent que je tourne la page sur cette grossesse mais tranquillement sans me rajouter une pression supplémentaire. Je pense qu'ils ont peur que je me lance dans le travail ....
Maintenant, je poursuis ma reconstruction avec mes coups de colère, de déprime, de tristesse mais elle m'a dit que c'était normal et nécessaire.
Pour une future grossesse .... le temps nous le dira, quand nous serons prêts  parce que Maël, il nous manque trop  mais c'est aussi pour lui qu'on essaie de "survivre" . Je lui ai demandé si les femmes qui étaient passées par là, avaient du mal à retomber enceinte, elle nous a affirmé que la nature faisait très bien les choses (pas plus de 3 cycles)  .

Une future grossesse ... je pense que mon problème, c'est que j'ai peur du regard des autres et de leur jugement. Que vont dire les gens si je retombe rapidement enceinte? Je m'étais dit que le côté "médical" nous empêcherait de recommencer rapidement, mais là, ce n'est plus le cas. Nous pouvons
Et si je me pose autant de questions, n'est-ce pas le signe que je ne sois pas encore prête à me relancer dans l'aventure? N'est-ce pas une trahison envers Maël? Comment expliquer aux gens que c'est difficile de vivre avec ce vide? Peut-être que l'envie d'avoir un autre enfant est d'autant plus forte en ce moment car demain c'est le jour de la DPA?
J'aime mon fils plus que tout, mais c'est tellement difficile de voir la poussette, l'armoire, repenser au fait qu'on avait déjà des projets pour nous trois cet été, penser à Noël prochain ... Ce que fait des futurs parents j'imagine .... ou bien avons-nous trop anticiper sa venue?

Vendredi, je revois ma psychologue. C'est étonnant, je me l'ai appropriée "ma psy". Il faut le voir comme un signe de confiance. Continuer le travail sur mon hospitalisation, essayer de d'affronter mes peurs et démons.

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24 février 2008 7 24 /02 /février /2008 11:08
Ce matin, avec mon mari, nous nous sommes dit:

"Aujourd'hui, c'est une belle journée."
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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 22:26

Par ces quelques mots, je souhaite juste tous vous remercier pour votre soutien.

Je sais que des mamanges me lisent et me réconfortent et j'imagine que je dois rouvrir cette plaie lorsqu'elles me lisent.

Merci aussi aux personnes qui me lisent tous les jours et qui ont peur d'être maladroites dans leurs propos en me laissant un mot.

Merci aux personnes qui me laissent des messages sur ce blog. J'imagine que mes propos peuvent vous faire peurs, vous semblez dures, alors merci de continuer à me lire malgré tout.

Merci à vous tous d'essayer d'alleger ma peine, d'apaiser ma colère, de m'envoyer tous les jours de fins rayons de soleil au fond de mon gouffre.

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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 09:16

5 semaines.
Une semaine que je ne mange plus.
Une semaine que je ne dors plus.
J'ai passé la nuit à pleurer.
Personne ne nous comprend.
Comment expliquer aux gens que vous partez avec des contractions à la maternité et vous ne revenez qu'à deux?
Comment expliquer que votre mari n'a pris qu'une seule fois son fils dans ses bras et c'était pour le découvrir et lui dire au revoir en même temps?
Comment expliquer qu'au lieu de recevoir des cadeaux, des fleurs, nous avons reçu des cartes de deuils?
Commente expliquer que le jour de sa naissance, ce ne sont pas des larmes de joie qui ont coulées mais des larmes de peine?
Commente expliquer ma culpabilité au gens: j'étais tellement mal que je n'ai pas pu voir notre fils et lui dire au revoir, je n'ai que ses photographies?
Comment expliquer que je m'en veux de ne pas avoir fait en sorte que notre fils puisse vivre, alors que tant de femme enfante sans problème?
Comment expliquer le vide dans sa chambre?
Comment expliquer qu'au bout de cinq semaines, la douleur et la souffrance sont encore plus vive qu'à sa naissance?

Personne ne peut comprendre. On t-il déjà imaginé une seule seconde cette possibilité? Bien sûr que non, et je les comprends, car personne ne veut vivre l'impensable.

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21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 08:59

Encore une journée de passée sans Maël. 

La journée d'hier a été difficile: des larmes toutes la matinée et une grande partie de l'après-midi. On un sentiment d'impuissance, de colère et d'injustice me submergeait. Heureusement, j'ai eu ma kiki par msn. L'avantage de ces nouvelles technologies, c'est que vous pouvez parler aux gens sans qu'ils vous voient pleurer ou sans qu'ils entendent le noeud que vous avez au fond de la gorge.

Hier, mon mari était déçu de l'attitude d'un de ses "amis" qui a été papa au mois de septembre dernier. Il a eu l'impression qu'il n'en n'avait rien à faire. Lionel ne parlait que de son fils et de ses progrès remarquables. J'ai essayé de réconforter mon mari en lui disant que cette réalité pouvait faire peur aux gens et qu'ils refusent d'en parler ou bien qu'ils ne comprennent pas. 
Comment expliquer aux gens que vous partez à trois à la maternité et que vous ne rentrer qu'à deux, sans votre bébé? 
Maël devait naître au plus tard mi-février, même si la DPA était le 26 février. J'avais eu des contractions toutes la semaine précédente, Maël aurait pu être parmi nous, vivant pour une longue vie, ce vendredi 18 janvier 2008. Mais, certaines personnes ne comprennent pas.

Dans cette journée noire hier, un tout petit bonheur: un bouquet de fleurs de mon mari, comme ça, sans raison particulière. Ces petits bonheurs, on les prend, on les savoure car tout compte fait, on ne sait pas ce qui nous attend dans la minute qui suit. La psychologue a raison, après un malheur pareil, on voit la vie autrement. Certaines choses qui nous paraissaient importantes deviennnent futiles et inversement.

Demain, nous voyons la gynécologue à 16 heures. Je n'ai pas envie d'y aller. Je lui en veux, malgré que je sache qu'elle a fait tout correctement. Et cependant, je ne changerai pour rien au monde de gynécologue car j'ai confiance dans le suivi de mon dossier. C'est difficile de gérer cette ambivalence des sentiments. 
C'est difficile tout court d'accepter cette réalité, que notre rêve d'effondre moins de trois semaines avant sa concrétisation. Et pour l'instant, je refuse d'accepter l'impensable.

Voilà à quoi se résume la vie de Maël, il s'agit d'une très jolie métaphore:
"Vous plantez dix petites graines. Vous les arrosez, vous en prenez soin de la même façon. Elles poussent, elles grandissent, se transforment en fleur. Et puis, la 10e petite fleur n'éclot pas, alors qu'elle a reçu autant d'attention et d'amour que les autres. Maël est cette 10e petite fleur."

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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 09:24

Mercredi. 
Je me revois encore ce mercredi matin où j'ai dit à mon mari que "quelque chose" n'allait pas. J'étais allongée dans notre lit et lui dans l'encadrement de la porte de la salle de bain.
Je ne comprends pas comment se fait-il que 48 heures auparavant la sage-femme et la gynécologue ne se sont aperçues de rien. Même moi, je ne me suis aperçue de rien. Hier soir, je me demandais si Maël m'en voulait de l'avoir "abandonnée". Je ne me suis même pas rendu compte qu'il souffrait. Je m'en veux tellement. Il y a tellement de regrets aujourd'hui. Lui, il s'est battu les trois premiers mois pour vivre et moi, je n'ai pas été capable de sentir sa douleur, sa souffrance le dernier mois...je suis vraiment une mauvaise maman.

Je me suis rendu compte que je dors très peu la nuit, à peine 6 heures. A un moment, j'ai même pensé que je portais encore Maël, et puis, le temps de m'éveillé, la réalité est revenue. Je n'accepte pas ce que nous sommes en train de vivre. Je n'accepte pas cette réalité.Je ne comprends pas.
Je ne sais même pas si un jour j'arriverais au bout de ce chemin, avoir un esprit apaisé. Là, je suis au fond de mon gouffre. Chaque partie escaladée la veille, je retombe le lendemain. J'essaie de m'accrocher mais c'est trop difficile.
Inconsciemment, je m'habille tous les jours en noir. Je n'ai pas mis de la couleur depuis ma grossesse. Je ne me maquille plus. Même faire les magasins de vêtements ne me dit rien. Je suis sûre que je pourrai rentrer dans mes vêtements d'avant grossesse, mais, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à tourner juste un tout petit peu la page. Le jour où j'ai enlevé mes vêtements de grossesse de l'amoire, je pleurais. Chaque vêtement a une histoire, surtout un haut. C'est le dernier que j'ai porté, le seul qui porte encore l'odeur de Maël.
J'ai l'impression que je ne contrôle plus mon esprit. Il y a tant d'idées que tout se mélange. Il faut que j'analyse tout, je "m'auto-diagnostique", au lieu de me laisser aller et craquer pour de bon pour rentrer dans la phase de deuil.

Hier soir, comme tous les soirs, j'ai pleuré au fond de mon lit. Tout compte fait, ce lieu que j'aimais tant pour me cacher sous une couverture, je le crains maintenant. Il s'agit du lieu où je craque. Je me sens si seule la nuit, si abandonnée. Je crains ce silence, ce noir. Je repensais cette nuit au moment où nous avions acheté le doudou musical de Maël, il adorait donner des coups de pieds dedans lorsque je le mettais sur mon ventre. C'était un jeu entre nous. 
Parfois, j'ai envie de tout plaquer et m'enfuir très loin de tout. Partir. Fuir. Echapper à cette réalité.
Mais, il faut que je m'accroche pour mon mari. Même lui, en ce moment, il ne va pas bien. Je le vois à son regard. On essaie de tous les deux d'y penser le moins souvent possible, mais c'est impossible. Je pense à Maël à longueur de journée. Tout me le rappelle: une femme enceinte, un siège bébé, une publicité à la télévision...

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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 09:13

Encore une journée de passée sans Maël. Je n'arrête pas de penser à lui, essayant d'imaginer cette vie à trois. Tous les soirs, je craque. Tous les soirs, nous craquons.

Vendredi, j'ai dit à la psychologue que je ne voyais pas comment je pourrais être heureuse à nouveau. Elle m'a répondu qu'il y a un "avant" et "après" grossesse". Avant cette grossesse, j'étais heureuse d'une certaine manière. Après cette grossesse, il y avait deux possibilités: découvrir de nouvelles joies si Maël aurait été présent avec nous et maintenant. Construire cette vie à trois mais sans Maël. 
Elle a ajouté aussi que c'est parfois après de grands malheurs que notre vie peut prendre un autre tournant. Qu'il y a des choses qui me paraissaient très importantes vont être aujourd'hui futile à mes yeux et que c'était peut-être l'occasion de me lancer dans des projets qui me semblaient irréalisables. A méditer ...

Ce week-end, j'ai appris par ma maman (mes parents étaient là une longue partie de mon hospitalisation) qu'une infirmière à refuser de s'occuper de Maël et de moi. Elle ne voulait ou ne pouvait pas? Depuis que je le sais, j'en veux énormément à cette personne. Je croyais que nous devions tous avoir droit au même traitement, que le personnel médical ne pouvait choisir ses "patients". Que d'y penser j'ai les larmes qui montent. Juste le fait de penser qu'elle a refusé de s'occuper de notre fils. Pourquoi car il n'était pas "comme les autres"? Elle ne travaille que pour s'occuper des bébés "parfaits"?
C'est encore la preuve qu'il s'agit d'un sujet tabou, même au sein de la maternité de l'hôpital.
Vendredi, j'ai découvert que mes séances avec la psychologue ne sont pas rembousées par la Sécurité Sociale. La séance coûte 17 €. Moi, j'ai la chance de pouvoir me les "offrir", mais j'ai pensé aux 0,6% restant, ont-ils tous cette possibilité? Comment peut-on laisser des personnes sans aide après un événement pareil?

Je suis tellement en colère, après moi-même. J'ai l'impression que je n'ai pas protégé mon fils, que j'en ai pas pris assez soin. J'ai peut-être été trop négligente. Même maintenant, je m'en veux de ne pas accepter les femmes enceintes. J'ai l'impression qu'autour de moi qu'il n'y a que ça: des femmes qui annoncent leur grossesse, des femmes enceintes ou de nouvelles mamans. 
J'en veux au corps médical. Je n'ai même pas envie d'aller voir ma gynécologue vendredi. Je ne sais même pas comment je vais réagir. Je lui en veux. Comment se fait-il qu'elle n'a rien remarqué 48 heures auparavant? Le pire, c'est que j'étais là à ma visite du fin du 8e mois et je sais qu'elle a fait son travail correctement. Mais je lui en veux. Et puis, que va-t-elle nous dire vendredi? Qu'elle est désolée? Oui, mais moi ça me suffit pas. Elle va parler des examens à faire sur nous. Je sais qu'il faut les faire, mais il va falloir gérer "ça" en plus. Attendre les résultats. Et si il y a un énorme problème, dans combien de temps pourrront nous revivre cette aventure? Et si les médecins ne trouvent pas de causes réelles. C'est le cas dans environ 10% des cas. Je connais déjà le petit discours qui nous attend: "c'est très rare que cela se produise deux fois de suite". OUI, je SAIS, je connais les statistiques: 0,6% pour une grossesse, à mon stade moins de de 0,2% puis pour une seconde grossesse 1 chance sur 1 000 000 pour que cela se reproduise. Alors, si on prend la population française, uniquement les femmes en âge de procréer, cela signifie qu'il y a environ 7 femmes qui connaissent cette situation. Alors pourquoi pas moi? Je sais ce ne sont que des statistiques.

J'ai tellement de choses dans ma tête que j'ai l'impression qu'elle va exploser. Si au moins, tout ce que j'écris j'arriverais à le dire à voix haute. Il y a tant de colère en moi, tant de tristesse. En ce moment, je n'arrive même pas imaginer ma vie future. Je vis au jour le jour. Avant, j'arrivais à me projeter dans le futur. Là, je suis vide tout: de sentiment, de sensation. 
C'est ce vide qui me détruit, qui me consumme jour après jour. LE VIDE.

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  • : Mamange de Maël, comment essayer de faire son deuil,reconstruire sa vie et faire face aux restes.
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