Il me semble que je sois dans un état mélancolique. Je pense que je suis proche de la dépression. Il paraît que c'est courant après le décès d'un être qui nous tient à coeur. On appelle cela l'après-coup qui a lieu environ 5 à 6 mois après l'événement. Je ne pense même pas à aller voir mon médecin, je n'ai pas envie d'être sous médicament, ni à aller voir ma psy, je n'ai aucune evie de lui parler. Je préfère être allongée dans mon lit à lire. La lecture est source d'évasion. En ce moment, je suis allongée dans mon lit avec mon ordinateur portable, et sur mes oreille mon i-pod avec l'Adagio d'Albinoni. Il est remarquable comment la musique classique arrive à m'apaiser. Je me rends compte que depuis ma plus jeune enfance, elle fait partie de ma vie. Tout comme la philosophie.
Peut-être que je ne porte pas le prénom de Sophie pour rien. "La sagesse" chez les grecs anciens. Je vous une admiration à cette civilisation. Jusqu'à en maîtrise allier mes passsions, réaliser un mémoire sur la musique grecque dans la civilisation grecque. Si, si, je vous promets, il s'agisssait d'une civilisation "sonore". Grâce à ce mémoire, j'ai eu l'occasion de relire tous les grands classique de la littérature grecque (et certains dans la langue d'origine !): Platon, Socrate, Sophocle, etc. J'adore.
J'avais hésité à faire une faculté de philosophie, mais mon prof de terminal m'avait affirmé qu'à part devenir prof de philo, il n'y avait pas d'autres voies. Il me conseillait de garder cette passion pour moi, la développer à titre personnel. Il n'avait pas tort, avec du recul. Je serai devenue un petit être tourmenté.
Mais, dès que le moral flanche, dès que je doute, alors je me replonge dans la philosophie. J'ai "ma" bible toujours à côté de mon lit. Le seul livre qui ne va jamais en bibliothèque: Le monde de Sophie. La première fois que j'ai lu, je devais avoir 15 ans je pense. Une révélation.
Depuis toute petite, je suis attirée par la Grèce. Dès mon plus jeune âge, alors quà cette époque je ne lisais pas encore de récit homérique. La première fois que j'ai lu L'Odysée, je devais être en 6e. Je m'étais offert l'intégral, dans la version du livre du poche (une très mauvaise traduction, avec du recul !).
Il n'y a pas uniquement la lecture qui m'apaise, mais également la musique et ma guitare. Sept années de guitare classique ponctuée de récital, de quatuor ... et de solfège. J'ai décidé de m'y remettre cet été. Il faut juste que j'aille faire changer tout mon jeu de cordes. La première fois qu'une corde a cassé, en jouant chez moi, dans ma chambre, j'en ai pleuré. J'y tiens tellement à ma guitare. Il s'agit d'une guitare espagnole, couleur miel. Parfois, je me dis que j'aurais pu travailler un peu plus ma pratique, mais je réussisais mes examens avec mention bien. Une seule année, j'ai obtenu la mention très bien. Il s'agissait d'un extrait d'une guitariste allemande. Mon dernier examen a été l'Adagio d'Albinoni. Un choix personnel, je savais que j'arrêterai après ce samedi du mois de juin. J'avais 21 ans. J'avais fait une pause d'une année. J'avais repris, mais, je n'avais plus la patience de travailler entre une heure et une heure et demi par jour.
Sinon, aujourd'hui, il s'agit d'une journée sans. Des pertes marrons toute la journée. Le plus "étonnant", c'est que je ne même pas stressée. Je suis quasi-certaine qu'il s'agit du défaut d'accolement qui se vide. J'ai eu la même chose à Maël. Il faut que le vieux sang s'évacue. Si vraiment, il n'y a pas d'amélioration d'ici jeudi, alors j'appelerai ma gynécologue. En aucun cas, il ne s'agit d'inconscience de ma part, mais paniquer dès maintenant ne changera rien. Je vais attendre. J'ai confiance.
Au niveau du mouvement, je n'ai rien eu. Sur le coup, je ne l'ai pas très bien pris. J'étais très déçue. Mais, je ne suis pas la seule, nous sommes cent vingts dans cette situation. Au 2nd mouvement, d'après les syndicats, il reste principalement des compléments de service. Et, je me dis que cela n'est pas plus embêtant que cela. Une nouvelle expérience, ne plus être seule dans une école avec aucune habitation autour, mais que des champs, aucun collègue. Ma situation ne peut pas être plus critique.
En ce moment, j'ai très envie de parler. Mais, je ne vois personne. J'ai pleins de souvenirs qui remontent à la surface, des souvenirs de mon enfance, de l'Université. Parfois, je me dis que je me suis perdue. Comme je suis certaine que je n'enseignerai plus jamais de la même façon. Le décès de Maël a changé beaucoup de choses.
Aujourd'hui, il y a du soleil ... c'est pour réchauffer nos coeurs.
