11 juin 2008
3
11
/06
/juin
/2008
17:44
Il est surprenant comment la littérature et la musique peut inflencer nos vies. J'aime les classiques. Les auteurs contemporains n'ont rien inventé. Ils réutilisent juste des trames existantes. Depuis un moment que je n'ai pas lu un livre qui accroche mon attention, un livre que l'on ne peut pas lâcher car on veut connaître la suite. Vous ne pouvez pas le poser même si vous attendez le coup de fil le plus important de votre vie.
Je ne sais pas où je vais en ce moment. Je suis sur un chemin. Je ne vois pas le bout et je n'ai aucun but. Moi, Sophie, qui a toujours des projets pleins la tête, qui ne lâche rien et bien, là, je suis vide. Rien n'attire mon attention, rien ne me donne envie de me battre, de créer.
Ce matin, je ne me reconnaissais même pas dans la glace. Mon regard est si vide, j'ai l'air si pâle. Je n'arrive même pas à ouvrir un catalogue de vêtements. J'ai perdu 3 kg depuis le début de ma grossesse.
Je ne trouve pas de but à ma vie en ce moment et puis, tout le monde est occupé. Ils ont tous des projets, des week-ends de prévus. Moi, je n'arrive même pas à me projeter dans une semaine.
Hier soir, j'ai fait une vraie crise de panique. J'ai imaginé le pire. Je trouve que j'ai moins de symptômes. Ce sont juste les nausées qui s'estompent. Ce midi, je me suis endormie sur notre lit alors que j'ai dormi jusqu'à neuf heures et je n'arrête pas de manger des sucreries. Dans quelques jours, je rentre dans le 3e mois. Je vis "presque" comme si je n'étais pas enceinte. Je n'y pense même pas dans la journée. Je ne pense à rien car mon esprit est vide après des mois de sur-activité à se demander pourquoi et à chercher l'événément, la cause du drame. Pour Maël, j'avais commencé à me sentir beaucoup mieux à l'entrée du 3e mois. Malgré ma crise de panique d'hier soir où il a fallu une heure pour me calmer, je suis certaine que petite crevette se porte bien. Je pense que je me protège de tout ce qui m'entoure.
Sinon, j'ai appelé mon syndicat. Oui, la Puce a une tendence à défendre les opprimés, à défendre ses droits. Elle aimerait aussi faire du bénévolat. Donc, j'ai appelé mon syndicat car j'ai reçu un courrier sur ma boîte i-prof m'indiquant que je restais sur mon poste. Moi, qui m'emporte facilement (vilain défaut) et bien là, j'étais zen. Tout compte fait, je ne tiens pas compte de ce courrier, par la même occasion j'ai parlé des postes du 2nd mouvement. A priori, de nombreux postes sur Bourges et sa région, donc une petite chance de se rapprocher. Même s'il s'agit de décharge de direction ou compléter des temps partiels cela ne me dérange pas. Je crois que j'ai besoin de travailler dans une "équipe".
En parlant d'école, j'ai reçu une invitation pour la kermesse de la mienne. J'étais surprise. Ils veulent peut-être fêter mon départ ? Je pense que j'irai à l'école récupérer mes affaires après l'échographie du 1er trimestre, c'est-à-dire le mercredi 02 juillet. Il faut que je récupère mes livres du maître, mon lecteur dvd, ma bouilloire, et récupérer les relevés de compte pour fermer les comptes. Mon successeur aura de la chance, il va avoir une coopérative assez riche pour une classe, je devrai approcher les 1500 € que pour ma classe. Je me suis tant investie, comme je fais dans tout. En partant, j'ai l'impression d'avoir abandonné le combat, de donner raisons à mes collègues et cette micro-société qui vit repliée sur elle-même. Je suis partie en classe de neige, l'année dernière (j'étais T1), je me suis battue pour emmener un élève qui ne pouvait pas skier (ma collègue ne voyait pas pourquoi l'emmener ...), j'ai fait une rando vélo de 20 km dans les vignes (merci à Christel de m'avoir accompagné et à mon mari), on a fait les sorties USEP, on a gagné un concours national de littérature. Les élèves travaillaient et je n'en faisais pas assez. On préférait me juger sur mes tenues et le fait que je quittais l'école à 16h45 (j'avais presque une heure de route). Tout compte fait, je me dis que mon énergie (si je la retrouve) c'est une autre école qui en profitera.
Partager cet article
