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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 14:22

Première invitation à dîner depuis le décès de Maël. Si, si, première invitation chez des amis. Nous ne devons plus faire peurs. Les gens nous fuient comme la peste. On ne sait jamais, le malheur est peut-être contagieux, comme la grippe !

Hier soir, pour la première fois depuis trois mois et deux jours, j'ai choisi des vêtements: essayer, enlever, remettre, se regarder dans le miroir, se maquiller, choisir les bijoux appropriés avec la tenue et enfin se parfumer. Tant de gestes que des millions de personnes font tous les jours, tellement c'est un automatisme. Tant de gestes que j'avais oublié ...
La soirée fut agréable. Tous les sujets furent abordés, même Maël. Des amis qui "osent" parler de notre fils, qui ne le passent pas sous silence. Qui ne font pas comme si "tout était comme avant". Réussir à en parler, sans avoir les larmes dans les yeux, en parler d'une manière poser.
Patrice et Adeline, nos amis, sont pharmaciens. Puis, Patrice nous a fait remarqué qu'une grossesse sur 200 se terminait comme la nôtre, au même stade. Une grossesse sur deux cent. C'est à la fois peu et à la fois énorme. Mais, on n'en parle jamais. C'est un sujet tellement tabou. Hier, pour la première fois, ce nombre a résonné dans mon esprit. Je ne suis pas la seule. Je ne suis pas un cas unique. Une grossesse sur deux cent .... et une prise en charge psychologique qui reste à désirer.

J'ai décidé de ne plus parler de l'attente du futur petit frère ou petite soeur de Maël sur des forums. Avec du recul (ou est-ce une journée où j'ai le moral ?), je me rends compte que cela ne sert à rien de psychoter. Nous faisons l'amour, par amour, et non par obligation de réussir et le petit frère ou la petite soeur fera son nid quand il le souhaitera. Je ne peux pas continuer à vivre dans une hypothétique grossesse, attendre, examiner le moindre signe de mon corps.
Non, il faut aussi que je continue à vivre pour moi. Il faut que je sois une super mamange pour Maël, une mamange qui pense à son fils, une mamange qui continue à vivre. Je ne peux passer à côté des opportunités de la vie. Je ne peux pas passer à côté des petits bonheurs quotidiens.

Alors, je ne sais pas pourquoi il faut continuer à vivre, à espérer mais tout ce que je sais, c'est qu'il faut continuer à le faire.

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commentaires

D
Merci à vous amis de vous avoir procurer l'espace d'une soirée un moment de bonheur, un espace de "normalité"<br /> Continue ton chemin Puce...
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  • : Pucette, mamange de Maël
  • : Mamange de Maël, comment essayer de faire son deuil,reconstruire sa vie et faire face aux restes.
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