Mercredi. Aujourd'hui, nous sommes mercredi.
Je ne sais plus pourquoi je me bats. Pourquoi dois-je remonter la pente? Je sais qu'il est plus facile de se laisser glisser dans le gouffre, mais pourquoi essayer de remonter ? Pour se reprendre encore une giffle de la vie. Je n'en peux plus.
On peut faire toutes les démarches que l'on veut, avoir le courage de les effectuer, changer de tête, la douleur est là.
On peut faire semblant d'aller bien, paraître en société, au téléphone et puis une fois que les lumières s'éteignent, on se retrouve dans le noir, seuls avec ses démons. Alors, les larmes coulent et cette sensation d'injustice reprend le dessus et reviennent les mêmes questions.
Hier soir, j'ai retrouvé dans mon tiroir la plaquette de pilule que j'avais arrêtée pour avoir Maël. Je ne me souvenais même plus de l'avoir gardé. J'ai eu mal. Reprendre la pilule, avaler ce petit comprimé, fut difficile.
Et puis, une fois dans notre lit, avec mon mari, nous avons craqué. Une fois les lumières éteintes, tard dans la nuit, où le silence règne, où plus personne ne peut nous voir, les larmes coulent. La culpabilité revient. Dans ma crise de larmes, je me souviens de lui avoir dit que j'avais été une mauvaise maman pour Maël, que j'aurai du me rendre plus tôt à la maternité, que je ne l'avais pas protégé, que tout était de ma faute. Puis, il m'a embrassé sur le front pour m'apaiser.
En ce moment, on se comprend sans se parler, nous avons qu'à nous regarder pour savoir ce que pense l'autre, de sentir la douleur de l'autre. Je connais les gestes pour l'appaiser temporairement de sa douleur.