Autant la première fois que j'ai arrêté ma pilule pour Maël, je ne prenais que ma température, pour faire une courbe, autant, aujourd'hui, j'ai peur de ne plus être "normal". J'ai tellement peur de ne plus pouvoir tomber enceinte et puis d'un autre côté, j'entends cette petite voix qui me dit: "Ne t'inquiète pas Puce, tu tomberas enceinte bientôt." C'est étonnant, mais j'ai confiance en l'avenir et en une future grossesse, malgré que je me pose pleins de questions. En ce moment, ma peur, c'est de ne pas avoir d'ovulation ... question que je m'étais jamais posée. Mais, inconsciemment, je sais que tout est redevenu "normal".
En ce moment, je suis un traitement homéopathique pour mon cycle et surtout me détendre. En ce moment, je me sens apaisée. Je me sens apaisée, depuis que ma psychologue m'a dit que je ne ferai pas de blocage psychologique car je parle assez facilement de Maël et je ne suis pas repliée sur moi-même. Mais, elle a raison, je suis rentrée dans la phase de deuil. Je pleure comme ça, parfois, sans raison. Du moins, les raisons ne sont pas apparentes à mes yeux. La seule chose dont je suis certaine, c'est qu'il ne s'agit pas de larmes de colère. Et puis, ces larmes, elles me soulagent. C'est difficile à expliquer.
J'arrive à dire que nous essayons d'avoir un petit frère ou petite soeur à Maël. J'ai même réussi à le dire à ma maman. C'est un pas énorme, car je ne me soucie plus de l'avis et l'opinion des gens. Nous avançons, nous essayons de reconstruire sur nos ruines. De plus, je me dis que je sais que je peux tomber enceinte. J'ai déjà vécu une grossesse, ce n'est pas comme si je doutais sur nos possibilités à avoir un enfant. Maintenant, c'est Dame Nature qui va choisir ... mais j'aimerais bien, qu'elle soit clémente, un petit peu pour nous.
Je me surprends aussi à me dire que ce n'est pas la fin du monde si je ne tombe pas "tout de suite" enceinte. Je laisse jusqu'au mois d'octobre. Je sais que si je ne tombe pas enceinte dans les cycles suivants, cela va sûrement être difficile psychologiquement. Les larmes vont couler comme à la fin du 1er cycle, mais de toute façon, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas contrôler ... même en faisant le maximum chaque mois.
Je ne pensais pas qu'un jour, je serai capable d'écrire ces quelques lignes. Envisager un futur, envisager une future grossesse, penser à Maël, le garder dans mon coeur et lui dire combien je l'aime. ..et voilà, je repleure.
J'arrive en ce moment à avoir pleins de sentiments contradictoires. Avant, ce n'était que de la colère, de la peine, de la tristesse. Là, la palette commence à s'étendre. Une palette comme toutes les épices du Maroc.
